Tout le monde connaît Jesse Jackson comme un militant des droits civiques, un homme engagé contre toutes formes de discrimination, un homme politique qui visa la Maison Blanche et qui est souvent considéré comme le successeur de Martin Luther King. Mais saviez-vous que Jesse Jackson était également franc-maçon, membre de la franc-maçonnerie afro-américaine de Prince Hall ? Partons à la découverte de cette figure de la vie publique et politique américaine, à l’engagement si profond. Et cherchons à comprendre si la franc-maçonnerie a joué un rôle dans son engagement dans de nombreuses causes humanistes.


Le vie et les engagements de Jesse Jackson


Jesse Louis Jackson est né le 8 octobre 1941 à Greenville (Caroline du Sud). Sa mère, Helen Burns, était alors âgée de 16 ans et son géniteur, Noah Louis Robinson, avait le double de son âge et était déjà marié. Le petit Jesse porta donc d’abord le nom de Burns, avant que sa mère ne se marie avec Charles Henry Jackson, qui l’adopta et lui donna son nom.


Jesse Jackson grandit sous les lois de ségrégation et sous les moqueries de ses camarades d’école, qui ne manquaient pas de se moquer de sa naissance illégitime. De son propre aveu, cela contribua à forger son caractère. La situation sociale, qui semblait figée, commença à bouger avec le fameux Boycott des Bus de Montgomery de 1955, sous l’impulsion de Rosa Parks (1913-2095), qui fut l’élément déclencheur de la lutte pour les Droits Civiques et l’abolition des lois de ségrégation, qui fut obtenue en 1964.


La figure du pasteur Baptiste Martin Luther King (1929-1968) domine cette période. Avec d’autres pasteurs et des politiciens, King fonda en 1957 la Conférence du leadership chrétien du Sud (Southern Christian Leadership Conference - SCLC), qui est encore aujourd’hui la principale organisation défendant les droits civiques aux États-Unis. Jesse Jackson entra dans ce mouvement et devint en quelque sorte le protégé de Martin Luther King. Il était d’ailleurs aux côtés de ce dernier quand il fut assassiné à Memphis (Tennessee) le 4 avril 1968.

 
Jesse Jackson et Martin Luther King

 

 

Déjà détenteur d’un bachelor en sociologie de l’Université d’État de Caroline du Nord, Jesse Jackson entreprit des études de théologie à Chicago et fut ordonné pasteur baptiste en 1968.


Sa carrière de militant est bien remplie. En 1966, Martin Luther King le place à la tête de l’Operation Breadbasket, située à Chicago. Cette branche de la SCLC œuvrait principalement pour aider les afro-américains à trouver un emploi ou à créer des entreprises. En 1971, Jesse Jackson fonda le PUSH (People United To Serve Humanity), une association à but non lucratif ayant pour but d’œuvrer en faveur des droits civiques des afro-américains. Et en 1984, il fonda une seconde association, la Rainbow Coalition, qui élargissait la lutte à la défense de toutes les minorités, ethniques, religieuses et sexuelles. Les deux organisations fusionnèrent en 1996 pour former le Rainbow/PUSH.


Mais Jesse Jackson ne se contenta pas de militer au sein du milieu associatif. Il s’engagea également en politique, dans les rangs du parti démocrate, dont il représenta l’aile la plus progressiste. En 1984 et en 1988, il se présenta aux primaires du parti démocrate dans l’espoir d’être élu Président des États-Unis.


Jesse Jackson franc-maçon 


C’est assez tardivement que Jesse Jackson entra en franc-maçonnerie. Il fut en effet initié par le Grand Maître de la Grande Loge d’Illinois de la franc-maçonnerie de Prince Hall, alors qu’il avait 46 ans. Probablement n’avait-il pas eu le temps avant car, de son propre aveu, il avait toujours eu une bonne image de la franc-maçonnerie. En effet, ayant grandi dans le Sud, il dit qu’il avait favorablement impressionné par les francs-maçons qu’il y avait vu. Selon ses dires, tous ces francs-maçons avaient "de la stature, de la dignité et le sens l’union".

 

 

Jesse Jackson en 2023

 

 

Il n’est donc pas étonnant que Jesse Jackson ait rejoint la franc-maçonnerie, car il la reconnaît comme une institution œuvrant pour la dignité humaine et contre les discriminations, la violence et la haine. Les francs-maçons peuvent être fiers de compter une grande figure du combat pour les Droits Civiques dans leurs rangs.

14 octobre, 2024 — Ion Rajalescu
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