Le Rite Lauderdale, l’un des Rites méconnus du Droit Humain
Avez-vous déjà entendu parler du Rite Lauderdale en usage au sein du Droit Humain ? Pour la majorité des francs-maçons francophones, le Droit Humain travaille exclusivement au Rite Écossais Ancien Accepté, du 1er au 33e degré. C’est partiellement vrai, en ce que l’Ordre International du Droit Humain est organisé autour de ce Rite et qu’il est dirigé par un Suprême Conseil Mixte Universel de 33e. Mais en réalité, différents rites sont en usage dans les Fédérations du Droit Humain. C’est particulièrement le cas du Rite Lauderdale, très utilisé dans les Fédérations anglophones et nordiques du Droit Humain. Qu’est-ce que le Rite Lauderdale ? Quelle est son origine et quels sont ses auteurs ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.
Les différents Rites du Droit Humain
Sous une apparence d’Ordre international très centralisé, avec un unique Suprême Conseil pour le monde entier, le Droit Humain n’en abrite pas moins une grande diversité de rituels au sein ses Fédérations nationales. C’est particulièrement le cas des Fédérations anglophones et nordiques, où différents rituels et systèmes de hauts grades sont pratiqués, dans le but de respecter la sensibilité et la tradition maçonnique de ces pays, qui diffère parfois considérablement de la tradition maçonnique française.
Pour les Loges bleues, le Rite Lauderdale est probablement l’un des plus pratiqués. Mais il y en a plusieurs autres, comme le Rituel Dharma, le Verulam et le Georges Martin, qui sont propres au Droit Humain. Et l’on trouve également dans certaines Fédérations des Rites pratiqués dans des obédiences régulières, tels qu’Emulation, le Rite Standard d’Écosse et le rituel irlandais.

Rituel Lauderdale
Les hauts grades ne sont pas en reste, puisque certaines Fédérations du Droit Humain pratiquent l’Arche Royale, la Maçonnerie de la Marque, le Nautonier de l’Arche Royale, les Degrés Cryptiques, les Knight Templars et l’Ordre Royal d’Écosse.
Pourquoi une telle diversité ? Simplement parce que le Droit Humain est né dans les franges les plus progressistes de la franc-maçonnerie française de la fin du XIXe siècle, et que ses fondateurs étaient des libres-penseurs, des féministes militants, des fervents républicains (parfois même des anarcho-syndicalistes et des anti-cléricaux. Les rituels qu’ils adoptèrent à l’origine en portaient forcément les traces et différaient beaucoup des usages maçonniques anglo-saxons : pas de Bible sur l’autel, pas d’invocation du Grand Architecte de l’Univers…
Il était dès lors prévisible que le Droit Humain prendrait une autre orientation en Angleterre et dans le monde anglophone. Féministe, progressiste et a-dogmatique, il le resterait, mais à sa manière. La forme qu’ont pris la libre-pensée et la laïcité en France n’ont pas d’équivalent dans les pays anglophones et nordiques, où l’on peut très bien être socialement progressiste tout en parlant de Dieu et en n’abhorrant pas la présence d’une Bible dans la loge !
Les origines du Rite Lauderdale
Une figure du Droit Humain incarne particulièrement la coexistence possible d’un fort engagement socio-politique et d’une spiritualité plutôt mystique : il s’agit d’Annie Besant (1847-1933), qui fut la principale propagatrice du Droit Humain dans l’Empire Britannique et plus généralement dans le monde anglophone. Cette militante féministe, qui s’engagea activement pour l’indépendance de l’Irlande et de l’Inde, était également membre de la Société Théosophique de Mme Blavatsky, qu’elle présida de 1907 à 1933. C’est à elle que l’on doit au moins deux des rituels particuliers en usage dans certaines Fédérations du Droit Humain.
Elle collabora sur ces rituels avec Charles Webster Leadbeater (1854-1934), membre comme elle du Droit Humain et de la Société Théosophique, et co-fondateur de l’Église catholique libérale. Le premier rituel qu’ils conçurent en 1904 s’appelle le Rituel Dharma, du nom de la loge de Bénarès où il fut d’abord utilisé. Ce rituel très spiritualiste mêlait des éléments du Rite Standard d’Écosse et du rituel REAA en usage au Droit Humain français, avec une connotation indienne et théosophique.

Charles W. Leadbeater et Annie Besant
C’est ce rituel Dharma qui évolua pour donner vers 1913 le Rite Lauderdale, cette fois-ci plus proche des usages maçonniques anglais, et plus particulièrement du rituel connu sous le nom de Rituel Bristol. Les cérémonies du Rite Lauderdale sont très développées et prévoient l’usage de l’encens.
Apparu en 1925, le Rituel Verulam est le troisième rituel à forte connotation théosophique en usage au Droit Humain. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de l’œuvre d’Annie Besant et de Charles Leadbeater, mais on attribue sa paternité à un proche de ce dernier, James Ingall Wedgwood (1883-1851), co-fondateur avec lui de l’Église catholique libérale et membre lui aussi de la Société Théosophique et du Droit Humain. Ce rituel est plus sobre dans ses procédures rituelles que le Lauderdale.
Des rituels peu connus en francophonie
Ces rituels, dont il existe pour chacun plusieurs variantes, sont pratiquement inconnus en France. Une seule loge de la Fédération française du Droit Humain, Le Comte de St-Germain à l’Orient de Paris, travaille au Rite Lauderdale.
Par contre, plusieurs loges de la Fédération suisse et de la Grande Loge Mixte de Suisse, qui en est une scission, utilisent sous le nom de Rite Écossais Ancien Accepté des rituels d’une forme très britannique, à saveur théosophique, qui leur furent jadis transmis par la Fédération néerlandaise du Droit Humain. Il s’agit manifestement de la version néerlandaise de l’un des rituels d’Annie Besant et Charles Leadbeater, probablement du Lauderdale.
¡QUIERO RECIBIR NOTICIAS Y EXCLUSIVAS!
Manténgase al día de las nuevas entradas del blog, las novedades y las promociones de Nos Colonnes.